L’approche Snoezelen

http://www.snoezelen-concept.fr

 

 

SHOWROOM PETRARQUE

 

 

 

Les patients et résidents les plus démunis ou déficitaires accueillis en institution posent aux professionnels et aux animateurs la question de l’entrée en communication ainsi que leur accompagnement dans des activités adaptées.

Comment offrir des activités qui soient accessibles au niveau d’assimilation des publics accueillis et qui prennent sens et soient cohérentes en réponse à leurs besoins et attentes ?

Lorsque l’esprit se délite et que les pensées s’effacent chez les sujets déficients, il y a souvent tendance à se replier dans des conduites corporelles régressives.

Ce qui implique d’aller proposer des activités médiatrices en lien avec les éprouvés sensoriels, corporels pour proposer au sujet une autre approche relationnelle et un autre mode de communication plus orienté sur les vécus émotionnels et les ressentis.

C’est en cela que l’approche Snoezelen peut être une réponse appropriée. Plus qu’une méthode, c’est une démarche d’accompagnement, un état d’esprit, un positionnement d’écoute et d’observation, fondé sur des propositions de stimulations et d’exploration sensorielles, privilégiant la notion de « prendre soin ».

Etymologie :

 D’où vient ce terme étrange ?

Le terme SNOEZELEN est la contraction de deux verbes Néerlandais :

  • « Snuffelen », qui signifie renifler, humer, explorer, partir à la découverte de … et qui exprime la dimension active, exploratoire et dynamique du concept.
  • « Doezelen », qui exprime un état de langueur, de détente exprimant l’apaisement et renvoyant ici à une dimension plus passive et réceptive du concept.

L’originalité de cette approche se situe dans cette balance entre activité et réceptivité.

Historique du concept :

 Snoezelen c’est d’abord :

Une idée = une philosophie et un état d’esprit.

Un outil = un espace dédié aux séances.

Une forme d’accompagnement = une relation respectueuse s’appuyant sur l’observation et les compétences du sujet.

Le concept «Snoezelen » est apparu dans les années 1970 aux Pays bas. Initié par AD. Verheul et Jan. Husselge deux professionnels intervenant auprès d’un public polyhandicapé.

L’idée de base était d’amener du bien-être, du plaisir, dans un climat et un espace sécurisant au travers de sollicitations perceptives et sensorielles douces et assimilables par les personnes concernées.

Les origines de la réflexion sont basées sur les quatre aspects du fonctionnement humain :

  • La capacité d’appréhender la réalité par les sens (rôle de la sensation)
  • La capacité de penser (rôle des cognitions et de la représentation mentale)
  • La capacité d’avoir des sentiments (rôle des affects et des émotions)
  • La capacité d’agir (réactivité et comportements)

Le concept arrive en France en 1986 mais ne prendra son essor qu’à partir de 1992, suite au premier congrès international sur le handicap dans le secteur médico-social.

Utilisé auprès des enfants et adultes handicapés, Il se développe maintenant depuis quelques années dans le secteur gérontologique et d’autres secteurs du soin ou de la petite enfance.

Définition :

Snoezelen consiste en la proposition d’expériences sensorielles variées, vécues dans une atmosphère de confiance et de détente, favorisant la stimulation des sens primaires. C’est aussi un lieu qui devient un lieu de convivialité, d’expression, d’écoute et de respect mutuel.

Snoezelen est une expérience à vivre et à partager dans laquelle les fondateurs ont dégagé quelques conditions de création et principes de fonctionnement :

  • Une atmosphère adéquate
  • La possibilité de choisir, de vivre pour chacun, selon son rythme
  • La juste durée dans le temps
  • La répétition
  • La présentation sélective des stimulations
  • L’attitude et l’accompagnement adéquat

Les trois grands axes de l’accompagnement en Snoezelen :

L’axe relationnel met en avant :

  • Cette activité comme médiatrice de l’entrée en relation sous toutes les formes de communications verbales et non verbales.
  • Le respect de la personne, de ses choix, ses rythmes et de ses désirs.
  • La capacité de l’accompagnant à être avec, sans faire à la place de l’autre, être présent et s’adapter à tout instant.
  • La qualité de l’écoute et de l’observation des interactions vécues dans l’espace.

L’axe sensoriel s’appuie sur :

  • Le besoin de stimulation comme besoin fondamental au développement.
  • Les expériences sensorielles et corporelles comme base de toute évolution psycho affective et intellectuelle.
  • L’exploration sensorielle comme moyen de mieux comprendre et appréhender le monde environnant.
  • L’importance des liens entre stimulations sensorielles / état tensionnel / émotions et comportements.
  • La proposition simple et adaptée des différentes modalités sensorielles (les cinq sens et la proprioceptivité)

L’axe détente et bien être s’appuie sur :

  • La recherche du plaisir et de la sécurité.
  • La proposition d’activités de relâchement.
  • La découverte du lâcher-prise.
  • Le bien être apporté par l’atmosphère et le confort enveloppant de l’espace, le confort et la présence contenante et sécurisante de l’accompagnant

Les buts de la démarche :

  • Entrer en relation en partageant des sensations, des émotions dans une atmosphère de détente.
  • Apprendre à décoder les besoins et permettre la valorisation des compétences.
  • Ouvrir à un autre regard dans l’accompagnement au quotidien.
  • Favoriser la relaxation et l’apaisement des tensions.
  • Diminuer les angoisses et conduites d’anxiété.
  • Permettre une exploration sensorielle et un lâcher-prise.
  • Favoriser des expériences sensori-motrices, spatiales et corporelles.
  • Permettre de découvrir différentes perceptions et ainsi prendre conscience de son corps et de son environnement.
  • Favoriser l’indépendance et la possibilité de choisir.
  • Permettre d’être acteur plutôt que subir.
  • Permettre de s’extraire des sur sollicitations et d’un environnement parfois trop agressant.

Notre conseil

En amont des séances

  • Réfléchir en équipe à la mise en place du projet Snoezelen.
  • Formaliser un projet écrit pour donner sens à la pratique.
  • Construire le projet Snoezelen en lien avec le projet d’établissement et le projet individualisé.
  • Former les équipes à l’approche Snoezelen et sa mise en œuvre.
  • Définir le protocole et les règles d’utilisation de la salle.

En aval des séances

  • Développer des outils d’observation et de suivi des séances.
  • Analyser les pratiques en Snoezelen pour mieux les ajuster au public.
  • Intégrer l’approche Snoezelen au projet individuel du résidant.
  • Echanger avec l’équipe sur l’impact des séances dans la vie quotidienne.

Erreur(s) à éviter

  • Envisager le Snoezelen comme une méthode ou une rééducation.
  • Laisser seul le résident en espace Snoezelen.
  • Penser que ce serait l’outil qui est soignant plus que la qualité de la relation.
  • Se représenter le Snoezelen comme une mode dans l’air du temps ou un faire valoir.
  • Faire du Snoezelen une vitrine de l’établissement ou une fin en soi.
  • Etre seul à porter et animer le projet.
  • Ne pas échanger sur les vécus et observations en séance.
  • Se servir de cet espace comme seul lieu de canalisation de l’agressivité.
  • Absence de consensus institutionnel autour des valeurs et pratiques du Snoezelen.

 Foire aux questions

Quels sont les effets les plus notables observés en séance Snoezelen ?

On constate le plus souvent une réduction des troubles du comportement, une réduction des stéréotypies, une moindre consommation de psychotropes, une amélioration du sommeil, un apaisement dans la vie quotidienne et aussi un impact sur les soignants qui abordent autrement le résident dans les gestes de la vie quotidienne.
Les effets d’une séance Snoezelen se rapprochent également de ceux vécus en relaxation : baisse de la vigilance, relâchement des tensions, ralentissement des rythmes cardio vasculaires…

Existe il des contre indications en Snoezelen ?

Il n’existe pas réellement de contre indications en Snoezelen, néanmoins il faudra toujours s’appuyer sur une réflexion pluridisciplinaire quant à l’indication posée prenant en considération la globalité du sujet tant au niveau somatique que psychique. Par exemple, les personnes épileptiques peuvent réagir à la photosensibilité provoquée par les flux lumineux. Une certaine prudence est également requise avec les personnes psychotiques. Comme pour toute activité, il faut bien connaître la pathologie et la personnalité des sujets qui sont accompagnés.

 Aller plus loin – Bibliographie :

  • Snoezelen, un autre monde. Ad .Verheul,  Jan.Hulsegge Erasme, 1989
  • Snoezelen, un monde de sens. B.Godderidge,  O.Quentin,  P. D’arfeuille, Pétrarque, 2017

 Sites Internet : http://www.snoezelen-france.fr/

 Installation d’espaces Snoezelen : Pétrarque Courcouronnes (91)
(https://www.snoezelen-concept.fr/showroom-snoezelen-paris/)

Bernard GODDERIDGE et Olivier QUENTIN

 

La version téléchargeable de l’article au format PDF
est accessible ci-dessous pour les adhérents de l’association connectés.

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