Apprentissage de l’écriture et psychomotricité – LE ROUX Yves

L’informatique va-t-elle reléguer l’écriture manuscrite au rang d’objet de musée ? Sans doute pas plus que les moyens de transport n’ont fait disparaître la marche. Et si l’on marche moins, on sait peut-être davantage que c’est nécessaire pour notre santé. L’écriture manuscrite sert toujours à conserver des traces et à communiquer ; de plus, elle influe sur la structuration de notre pensée, de façon différente de l’écriture  » tapuscrite « . Son apprentissage, qui se fait pour l’essentiel dans le cadre scolaire, conserve donc toute sa pertinence : écrire s’apprend, écrire s’enseigne. Mais la pédagogie de l’écriture connaît aujourd’hui une crise et l’augmentation des consultations du psychomotricien pour troubles de l’écriture en est peut-être, au moins partiellement, une conséquence. II ne s’agit pas de revenir sans discernement à une pédagogie révolue. L’école a changé, la profession d’enseignant s’est modifiée. Les textes ministériels actuels qui régissent la scolarité primaire préconisent de mettre l’enfant  » au cœur du système éducatif « . La pédagogie de l’écriture présentée dans cet ouvrage va tout à fait en ce sens puisqu’elle s’intègre à une orientation de la pédagogie plus globalement psychomotrice, par conséquent centrée sur le développement de l’enfant. Elle comporte nécessairement un aspect technique car l’enfant doit apprendre à tracer les lettres et à les lier de telle façon que l’écriture puisse devenir lisible, économique sur le plan gestuel, et rapide.
Ce livre s’adresse donc bien évidemment aux enseignants, mais aussi aux orthophonistes, psychomotriciens, et autres professionnels de l’enfance.

Biographie de l’auteur

Yves Le Roux, après avoir été instituteur, est aujourd’hui psychomotricien, participe à la formation des enseignants du premier degré et intervient en formation permanente à l’Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice. Docteur en Sciences de l’Education, il est aussi chargé de cours en université à Angers et membre associé du Laboratoire de recherche en éducation et formation (LAREF).
L’avis de Sylvain, psychomotricien
Enseignant, Yves Le Roux a voulu explorer le geste graphique de manière exhaustive : Directives ministérielles au fil des ans, luttes d’influences internes et externes de l’Éducation Nationale, état de la recherche et enseignement de l’écriture.
L’auteur s’est rapidement rendu compte de ses limites, et loin de se cantonner à l’aspect praxique du geste graphique, il a repris ses études pour devenir également psychomotricien. Le geste graphique est en effet plus qu’une production isolée ; l’individu en entier est impliqué, dans de multiples composantes (gnoso-praxiques, sensorielles, affectives, psychomotrices, tonico-posturales…) pour produire une écriture manuscrite qui lui est propre.
Plus que l’enseignement, c’est aussi la remédiation du geste d’écriture et de toutes les compétences que cela mobilise qui est décrit, analysé et remis dans un contexte historique.
À l’heure où la technologie prend une place prépondérante dans la société civile et commence à s’intégrer dans l’enseignement, l’écriture manuscrite est encore l’objet de nombreux enjeux (rééducation, adaptations, enseignement, commerce, monde professionnel, politique), qui doit rappeler à tout psychomotricien la place prépondérante qu’il occupe dans ce champ de compétence privilégié.
 

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